Francisque MICHOT

Biographie de Francisque Nicolas Pétrus MICHOT (1891-1968), par lui-même

C’est de moi qu’il s’agit. Naturellement, je vais en profiter pour me présenter sous un jour avantageux, mais je ne tromperai que ceux qui ne m’auront pas connu.

Je suis né le 5 octobre 1891, à Firminy.

Dans mon enfance, ma vie s’est écoulée dans le sillage de mon frère, allant au lycée à mon tour. On s’accordait à trouver que j’étais un enfant gentil, doux et accommodant.

Comme mon frère, et avec lui, j’ai participé à tous ses efforts de diffusion sportive. Que de classes, au lycée, passées à faire des affiches ou des prospectus pour nos réunions sportives ! Mes études ont été assez médiocres, réussissant tout de même à obtenir le bachot 1ère partie.

Cherchant ma voie, je fais de l’architecture, chez mon cousin Jean-Baptiste ROUSSET, puis au Service Vicinal chez l’agent voyer cantonal, à Saint-Rambert-sur-Loire.

Poussé obscurément par une vocation artistique, à 18 ans, je pars à Paris, grâce à un mécène de Firminy, M. VINCENT, financier. Il veut bien me prendre comme employé dans une de ses nombreuses affaires. On ne m’y verra qu’à la fin de chaque mois, pour toucher mon traitement, il est entendu que le reste du temps, je vais à l’École des Beaux-Arts, à l’Atelier Mercié, où le Maître m’a admis.

A Paris, naturellement, je continue à faire du sport, au Club Athlétique de la Société Générale, où je joue en première équipe comme demi de mêlée.

J’expose au Salon des Humoristes, et je vais voir Willette, qui m’encourage à persévérer.

J’expose aussi au Salon des Arts du Forez quelques statuettes, qui sont accueillies avec bienveillance par la critique.

On se plait à trouver dans ces œuvres, des qualités de mouvement, d’observation et d’humour.

Pendant cette période de ma vie, c’est un peu pour moi la « Vie de Bohême » au quartier latin, que mes copains et moi nous menons plutôt par goût que par nécessité.

Je publie chez RORET, un « Manuel pratique de moulage modelage et patine » qui me rapporte cent francs.

Le musée de Saint-Etienne m’achète une statuette en bronze, le « Mineur de la Loire ».

Peu avant d’être pris par le service militaire, je réintègre l’Administration, comme expéditionnaire au Service Vicinal de la Préfecture de la Loire. Mes ambitions artistiques étaient contrecarrées par mon inquiétude de l’avenir. Car cet avenir, je ne le voyais qu’avec une certaine Marguerite, que j’aimais déjà depuis quelques années, et qui, depuis…

Parti au service, je deviens sergent, dans le minimum de temps, à onze mois. Cette vie assez brutale, sans gros soucis, ne me déplait pas.

Et c’est la guerre ! Si on ne part pas avec joie, on part néanmoins avec enthousiasme… On les aura.

Mais, pendant quatre ans, que d’heures sombres et tragiques, d’heures de découragement, ou de rage. Que de secteurs parcourus, la bataille de la Marne, les Éparges, le Violu, et tous ces champs de bataille de Verdun, où quatre fois je vais jouer mon rôle obscur et terrifiant.

Enfin, la chance me poursuit. Non blessé, à peine égratigné une fois, j’échappe aux orages de fer et de feu. On me nomme adjudant, sous-lieutenant, lieutenant, puis capitaine. C’est un succès. Capitaine à 26 ans et demi !

Et en juillet 18, je tombe aux mains de l’ennemi. Cela me vaudra cinq mois de captivité et une citation à l’Ordre de l’Armée.

Rentré par Hambourg et la mer du Nord, je suis affecté au 16ème d’infanterie, à Montbrison. C’est la paix. Le sport reprend ses droits, je fais marcher de brillantes équipes au régiment, et, moi jouant, nous allons en 1/4 de finale au championnat de France de Rugby.

Je reprends la fabrication de mes statuettes. Plusieurs sont éditées par M. TOUZOT, fondeur à Saint-Etienne.

Je publie chez VUIBERT un bouquin sur « Le Rugby », qui n’a aucun succès.

Divers stages, à l’école de Joinville, au service géographiques, et c’est le départ aux T.O.E., en Syrie, où je reste un an à faire colonne dans le Djebel Druze, au moment de la rébellion en 1926, et à faire des levés topographiques pour le service de l’Armée.

Rentré en France, je fais diverses garnisons, Le Puy, Montluçon.

Je rentre dans le service du Recrutement en 1931, à Clermont-Ferrand. Nommé commandant en 1936, je vais à Colmar. La guerre de 39-40 me voit replié avec mon service à Bellac Haute-Vienne.

Je partage mes loisirs entre la culture de mon jardin et divers travaux artistiques, affiches, dessins.

Je n’ai pas encore renoncé aux pinceaux et aux ébauchoirs.

 

Biographie rédigée par Francisque MICHOT et retranscrite par Pierre MOIGNET.

 

Lien vers la biographie sur Wikipédia : cliquez ici.

You don't have permission to register
X